Etranger indésirable, pour un jour ou pour toujours, le Sans-papiers est un mythe qui participe aux fondements culturels d'une nation. Avec ses héros, ses luttes glorieuses et ses épisodes dramatiques, le mythe du Sans-papiers renvoie à des enjeux politiques, sociaux et symboliques fondamentaux : qu'est-ce que mener une vie à la fois ordinaire et non-officielle ? Comment le Sans-papiers et l'Etat s'accommodent-ils, chacun, du légal et de l'illégal, jusqu'à la régularisation, acte de quasi-transsubstantiation par lequel l'Etat transforme l'inconnu en connu, l'innommable en nommable, l'officieux en officiel ?
Au sommaire de ce numéro :; - Sur quelques fausses évidences concernant l'immigration / Emmanuel Terray; - Le tournant des politiques migratoires / Antoine math; - Nouvelles stratégies d'intégration en Europe / Inès Michalowski; - L'intégration à la française : à qui la panne ? / Vincent Tiberj; - Associations : refuser l'absurdité / entretien avec Nathalie Ferré; - "Nous les prenons sous notre protection" / Richard Moyon; - L'impossible statistique des migrations / Hervé Le Bras; - La double peine face à l'inconstance politique / Lilian Mathieu; - Deux témoignages de militants élus
Après les émeutes des banlieues de l'automne 2005, l'auteur pose la question de la mixité sociale en France qu'il présente comme un mythe.
Tout au long de trois décennies, amorcées par l'exposition coloniale de 1931, la République française s'immerge dans la culture impériale, s'engageant dans le système colonial et la répression, en totale opposition avec ses valeurs. Fruit de la collaboration d'historiens, d'écrivains et de l'Association pour la connaissance de l'Afrique contemporaine (Achac), cet ouvrage, second d'une trilogie, interroge la continuité de cet engagement colonial entre la IIIe, la IVe République et le régime de Vichy, en dépit du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et du processus violent de décolonisation. Les auteurs analysent la construction du mythe colonial, sa transmission par la propagande ainsi que l'impact de l'immigration africaine et maghrébine sur la société française. L'ouvrage est illustré de nombreuses reproductions d'affiches.
En partant d'une analyse de l'islam en tant que religion européenne et politique, l'auteur étudie les paradoxes de l'état d'exception laïque par rapport au foulard islamique porté par les jeunes filles musulmanes en France en le confrontant au symbole de la République qu'est l'école.; Voile, école et laïcité sont étudiés ici à travers le prisme du symbole versus mythe, la jurisprudence en la matière faisant figure de démystification. Enfin, l'auteur examine le passage de la laïcité du droit au mythe de la laïcité et la position de l'Etat et de la société française face au voile.
Le 3 juillet 2003 Jacques Chirac mettait en place la Commission de réflexion sur l'application du principe de laïcité dans la République, dite "Commission Stasi", qui devait rendre ses travaix six mois plus tard. Dans cet article l'auteur fait une analyse critique des enjeux et des effets sociaux de cette commission.; Plusieurs points sont ainsi examinés : l'école républicaine "en danger d'islam" comme représentation idéologique particulièrement efficace, le cordon sanitaire laïque mis en place, la posture de combat chevauchée par les ennemis, les adversaires, les faux amis et les "auxiliaires ethniques" de la laïcité.; Enfin, l'auteur analyse les peésupposés du rapport des "Sages" sous influence et conclut que, au-delà du mythe de la neutralité délibérative, la Commission Stasi a été travaillée par une "politique de l'émotion".
Pour faire une Nation, il faut des cimetières et un enseignement d'histoire. En inventant le slogan "la Terre et les Morts", en 1899, Maurice Barrès pensait aux historiens. Le Français raciné d'hier n'a pas à envier le Français de souche d'aujourd'hui. D'étranges "mythidéologies" surgissent, disparaissent et ne cessent de réapparaître : être de sang clair et épuré pour la noblesse française du XVIIe siècle; naître impur à Thèbes, dans le pays de Cadmos et d'Oedipe. La Terre et les Morts, le Sol et le Sang. Comment peut-on écrire une histoire nationale? Voilà une des questions que fait se lever une approche comparative entre sociétés d'hier et d'autres très contemporaines. (4e de couverture)
Fondée sur une énigme historique et linguistique, la singularité basque se révèle en réalité dans l'enchevêtrement de ses versions et de ses métamorphoses romantique, illuministe, républicaine, traditionaliste, religieuse, fascisante, nationaliste, post-moderniste. L'ouvrage en fixe les généalogies et les usages, en proposant une double perspective : mettre en évidence, par le recours à l'anthropologie historique, les conditions de constitution de la basquité en figure culturelle sous l'action de savoirs organisés (ethnographie, histoire, linguistique) et d'institutions (Etat et Eglises en particulier), en France mais aussi en Espagne, et par écho, en Angleterre et en Allemagne ; suggérer une méthode d'analyse des singularités culturelles à un moment où les revendications dites identitaires empruntent le langage du néo-régionalisme ou du nationalisme, troublant fortement les paysages culturels et politiques hérités pour l'essentiel du 19e siècle.
Pamphlet contre le mythe de la France éternelle, figée et conservatrice.
L'auteur démontre le mécanisme de la filiation entre le malaise créole et le mal français d'où il ressort que malgré les apparences cet état de choses profite davantage à la métropole qu'aux Créoles eux-mêmes. De cet amer constat il conclut néanmoins que la communauté créole peut sortir de son malaise à la condition d'assurer elle-même la promotion de la créolité considérée comme une micro-civilisation originale de nature à enrichir le patrimoine culturel français ;
A partir de l'histoire de vie d'immigés italiens résidant en Suisse, étude de mythes de la terre d'origine et du retour.
Les études consacrées aux sociétés créoles ne font que peu de cas du père, souvent ignoré car supposé absent sur la base d'une généralisation abusive des travaux conduits aux Antilles. L'article identifie, à La Réunion, les "lieux du père", de la conception de l'enfant à la naissance. Le rôle de l'ascendant est ici décrit et envisagé à partir des théories de fabrication du bébé, de son importance supposée lors du processus de développement de l'embryon, aux comportements relevant de la couvade, manifestations représentatives de l'implication physique et symbolique du géniteur lors de la venue au monde de son enfant. L'absence mythique du père en société créole est remise en cause dans le contexte réunionnais et se pose la question d'une nouvelle approche de la structure familiale présente dans cette île de l'océan indien.
Etude de l'usage et de la récupération du référent juif lors de la guerre du Kosowo. Divers groupes (Serbes, Bosniaques, Albanais) ont invoqué la figure du juif victime de l'holocauste et se la sont appropriée à des fins stratégiques et politiques comme symbole de la victimisation.
Au sommaire de cette partie : sentiment national, genre et ethnicité ; frontières de race et de genre au Brésil ; nation, genre et mythes : le cas d'Israël.
Des hommes à tête de chien supposés peupler des contrées lointaines jusqu'au fils du yéti figurant sur une photographie récente, ce livre magnifiquement illustré et documenté nous propose un voyage à travers les représentations que l'Europe s'est faites, tout au long de l'Histoire, des autres peuples et des autres cultures. C'est aussi un voyage à travers nos préjugés, souvent enracinés dans des traditions nées non de l'émerveillement d'une rencontre mais d'une peur ou d'un étonnement face à la différence. Ces préjugés, enfouis au plus profond de notre mémoire, sont toujours prêts à renaître, nous rappelle l'auteur, pour nourrir d'une mythologie perverse les théories racistes. Le commentaire, attrayant et clair, nous guide dans le labyrinthe de cet imaginaire, souvent délirant, parfois poétique, plus rarement empreint d'humanisme que de xénophobie.